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Le travail sur les réseaux électriques : Quels sont les risques ?

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Les risques que représente le travail sur les réseaux électriques

Dans cet article nous allons aborder quelque-uns des risques liés aux travaux en rapport avec l’électricité, ainsi que les différents moyens de s’en protéger en suivant les bonnes pratiques et en s’équipant des protections adéquates.

Cet article a été rédigé par Benjamin du site protectiondespieds.fr, spécialisé dans la chaussure de sécurité.

Mise en garde : manipuler l’électricité ne s’improvise pas. Faites appel à un professionnel

Tout article traitant d’un sujet aussi sérieux que l’électricité et ses risques se doit de commencer par une mise en garde.

Pour ceux qui ne sont pas des professionnels aguerris il est difficile d’appréhender les différents risques que représente l’intervention sur des circuits électriques. En effet, les risques liés à l’électricité ne sont pas uniquement dus au fait de toucher des câbles ou des machine sous tension. Ainsi il faut pouvoir considérer que l’électricité peut circuler dans l’air dans certaines conditions, que certains équipements peuvent rester sous tension après que l’on ait coupé l’alimentation, et d’autres cas qui ne sont pas évidents ou perceptibles.

Cet article n’a pas pour but de former à la sécurité autour des interventions liées à l’électricité, mais seulement de sensibiliser sur l’existence de ces risques et de l’importance de s’en protéger. Il est primordial de consulter un professionnel, et de ne pas prendre de décision ni entreprendre de travaux sans avoir été correctement formé. De plus, un professionnel a nécessairement reçu des formations qui lui permettent de savoir réagir en cas d’accident.

Les différents types de travaux et les risques les plus courants

Lorsqu’on est amené à travailler avec l’électricité on se retrouve dans différentes situations de travail, et chacune d’entre elles possède son lot de risques qu’il est nécessaire de bien comprendre avant de pouvoir s’en prémunir. Les risques des plus évidents sont de nature électrique (électrisation, électrocution) mais comme sur tout chantier les risques peuvent également être d’ordre mécanique, chimique, thermique,…

Travaux sur des éléments sous tension

Statistiquement le nombre d’accidents du travail d’origine électrique est moins élevé que pour les autres types de travaux, mais le niveau de mortalité est bien plus important.

On différencie deux termes relatifs aux accidents électriques : l’électrisation et l’électrocution. On parle d’électrisation lorsqu’une une personne reçoit une tension électrique dans une partie ou dans l’ensemble du corps, et on parle d’électrocution lorsque celle-ci mène à la mort. Une électrisation survient la plupart du temps par contact, lorsque l’on touche quelque chose un élément sous tension. Le courant électrique passe alors par le corps pour rejoindre la terre ou une autre phase. Lorsque les tensions sont plus élevées l’électricité peut circuler dans l’air en créant un arc électrique (ce que l’on appelle le phénomène d’amorçage), et causer une électrisations sans qu’il y ai eu de contact.

Les conséquences d’un électrisation varient en fonction d’un grand nombre de facteurs : la tension électrique, l’humidité dans l’air et sur les surfaces, la propreté des équipements, la constitution et l’état de santé de l’intervenant etc. Elles peuvent être minimes lorsque les tensions sont très basses, comme par exemple ressentir un simple picotement ou un léger choc, ou beaucoup plus graves, pouvant aller jusqu’à la mort dans le cas de tensions plus hautes. Concernant les tensions des circuits électriques des maisons d’habitation par exemple, les accidents peuvent entraîner des chocs très douloureux, des contractions musculaires sévères, des arrêts respiratoires et peuvent également aboutir à la mort.

Il convient, bien évidement, de ne travailler que sur des circuits hors tension, tout en se méfiant des appareils qui pourraient rester sous tension même après que le courant ait été coupé.

Travaux en hauteur

Il arrive souvent lorsqu’on travaille sur l’électricité que l’on soit amené à travailler en hauteur, sur un plancher à l’étage, ou sur un échafaudage, ce qui représente un risque de chute. Même si professionnellement l’échelle n’est pas considérée comme un poste de travail, il arrive bien trop souvent à des particuliers comme à des professionnels d’intervenir sur une échelle, ce qui représente un risque de conduction électrique en plus du risque de chute.

Les professionnels mettront en place des accès sécurisés provisoires, ainsi que des équipements de travail adaptés (plateformes, élévateurs, échafaudages …). Les particuliers quant à eux font souvent avec les moyens du bord, ce qui rajoute au facteur risque.

Déplacement sur sol encombré ou glissant

Les risques communs à tous les postes de travail et à toutes les situations sur un chantier sont ceux liés aux sols encombrés ou glissants. Pour engendrer une situation potentiellement dangereuse, il suffit simplement de laisser traîner au sol des outils sur lesquels une personne pourrait marcher, ou encore de poser une bouteille par terre qui laisserait un résidu de produit et rendrait le sol glissant.

Mis à part la glissade, il existe un autre risque lié aux sols encombrés : la blessure par pénétration, lorsqu’un objet pointu pénètre la chaussure à travers la semelle pour atteindre le pied.

Certaines bonnes pratiques réduisent ce genre de risques. Premièrement, une bonne organisation du chantier permet d’éviter les erreurs d’inattention en distinguant les zones de circulation où personne ne pose d’outil ni de produit, et les zones de stockage. Et deuxièmement en portant des chaussures de sécurité équipées de semelles antidérapantes et anti-perforantes, ce qui est détaillé plus bas dans cet article.

Manutention de matériaux et d’outils

Lors de tout type de travaux on est constamment amené à porter différents matériaux et outils, ce qui représente un risque d’écrasement ou de coupure pour les pieds en cas de chute d’objets. Il conviendra donc de s’équiper de chaussures de sécurité munies de coques de protection au niveau des orteils.

Se protéger les pieds contre les risques les plus courants

Se munir de chaussures de sécurité isolantes

Dans la plupart des cas, dès lors que les bonnes pratiques sont respectées et qu’il n’existe aucun risque d’amorçage, les seules parties du corps en contact avec des éléments par lesquels pourrait passer le courant électrique sont les pieds. Il est donc primordial de limiter le potentiel conducteur de ses chaussures.

La botte d’électricien est le seul type de chaussures de sécurité qui permet d’isoler efficacement dans la plupart des situations, et principalement en milieu humide. Mais la botte possède de multiples désavantages : elle est lourde et encombrante, et elle limite la liberté de mouvements. A quoi s’ajoutent des problèmes de transpiration puisque le pied est particulièrement enfermé, ce qui provoque à terme des risques pour la santé comme la mycose ou la kératolyse ponctuée. Certains y verront également un problème esthétique.

Pour palier à ces inconvénients les constructeurs mettent sur le marché des baskets de sécurité équipées de semelles isolantes. La plupart d’entre elles ne pourront être utilisées qu’en milieu sec, et il convient de toujours se référer aux conditions d’utilisation indiquées par le fabricant.

Quel que soit le type de chaussure isolante, il est important de prendre en compte l’humidité du milieu (du sol et de l’air), car celle-ci joue un rôle majeur sur la conductivité électrique des chaussures, des vêtements, du sol et des autres surfaces. Un autre élément majeur à prendre en considération est le niveau de propreté des chaussures et de leurs semelles : des semelles isolantes qui seraient sales ou mouillées perdraient toute capacité d’isolation, car un courant électrique trouverait facilement un chemin vers le sol.

Dans tous les cas, il convient de rester prudent et de s’assurer de toujours avoir les bons gestes pour se mettre en sécurité, car s’équiper de chaussures de sécurité isolantes ne suffit pas à garantir l’isolation du corps. C’est le cas, pour ne prendre qu’un exemple, d’une personne qui travaillerait avec un genou à terre sans être équipée de pantalon isolant, le courant pourrait alors passer du genou vers le sol.

Attention à la confusion autour des normes ESD et des semelles antistatiques

Une des protections fournies par la grande majorité des chaussures de sécurité est la protection antistatique, qui est assurée par les semelles aux propriétés conductrices d’électricité. Les chaussures ESD rentrent dans cette catégorie. Cette protection permet de conduire l’électricité vers le sol pour éviter l’accumulation de charges électrostatiques, permettant ainsi d’éliminer les risques de décharge ou d’étincelle. C’est essentiel pour tous ceux qui travaillent avec des équipements électroniques sensibles, dans les industries chimique, ou dans tout autre environnement présentant un risque d’incendie ou d’explosion.

Celui qui souhaite s’équiper de chaussures de sécurité pour travailler sur les réseaux électriques devra bien prendre garde, car les chaussures antistatique ne sont pas isolantes, et donc ne protègent pas contre les risques d’électrisation. C’est malheureusement une confusion faite par énormément de vendeurs, qu’il soit dans un magasin physique ou sur internet, et beaucoup d’entre eux conseilleront l’achat de chaussures antistatique en assurant qu’elles fournissent une isolation électrique, ce qui est à la fois incorrect et particulièrement dangereux.

Chaussures de sécurité antidérapantes

La grande majorité des chaussures de sécurité sont pourvues de semelles antidérapantes, pour lesquelles il existe deux normes principales : SRA et SRB. Cette notation permet de déterminer selon quels critères les chaussures ont pu obtenir leur homologation. Les chaussures de norme HRA ont été testées sur un sol céramique et les chaussures HRB sur un sol en métal. Il existe également des chaussures de sécurité antidérapantes notées par la norme SRC, indiquant qu’elles possèdent les deux homologations : SRA et SRB. De toute évidence il est préférable de s’équiper de chaussures HRC.

Chaussures aux semelles anti-perforation

Afin de protéger ses pieds contre les risques de perforation d’outils ou d’objets tranchants, certaines chaussures de sécurité sont équipées de semelles anti-perforation. Cette protection est assurée par une plaque insérée entre la semelle extérieure et la semelle intérieure de la chaussure, venant ainsi protéger le dessous du pied. Cette semelle peut être faite d’acier ou de fibre de verre. Les semelles en acier sont plus lourdes et ne recouvrent pas l’ensemble du pied afin de laisser une certaine souplesse aux mouvements de la chaussure. À l’inverse les semelles en fibre de verre sont souples et peuvent ainsi recouvrir l’ensemble de la surface de la chaussure, en plus d’être plus légères. Il est donc préférable de s’équiper de chaussures ayant des semelles anti-perforation en fibre de verre.

Pour savoir quelles chaussures de sécurité sont équipées de semelles anti-perforation il suffit d’en regarder la nomenclature : toutes les chaussures notées S3, S5, P3, P5, O3 ou O5 en sont pourvues. Pour les autres on vérifiera la présence de la lettre P (exemple : S1 P).

Autres équipements de protection contre les risques

Pour les professionnels travaillant sur les chantiers, il existe plusieurs gammes d’équipements de protection individuelle (EPI) qui permettent d’augmenter le niveau de sécurité des travailleurs : vêtements de travail ininflammables, écran facial, casque isolant et antichoc, gants isolants, tapis isolant, et bien d’autres.

Il existe bien d’autre éléments à prendre en compte pour travailler en toute sécurité qui ne sont pas développés dans cet article, et même si certains gestes pour travailler en sécurité découlent du bon sens, il y a énormément de notions qui ne sont pas intuitives et que l’on ne peut donc pas deviner. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les normes régissants les équipements et les métiers évoluent sans cesse, et également pourquoi il est essentiel de faire appel à un professionnel qualifié pour tout travaux électriques.